
Mon
chat endormit
Dans
l’herbe haute et sèche le chat
se déroule au soleil
De
tout son corps félin sommeille
La
bête formidable, habitant de
chez nous
S’endort
le ventre en l’air et dilate ses
ongles
De
son mufle marbré qui s’ouvre, un
souffle ardent
La
langue rose se laissant à pendre
furtivement
Sur
l’épais poitrail, chaud comme une
fournaise
Passe
par intervalle un frémissement d’aise
Toute
rumeur s’éteint autour de son repos
Baigné
par les flammes et remuant la queue
Il
dort sous le soleil dans l’immensité
bleue
Mais
l’ombre en nappe noir à l’horizon
descend
La
fraîcheur de la nuit a refroidit son
sommeil
Le
vent passe aux sommet des herbes ;
il s’éveille,
Jette
un morne regard au loin, et tend
l’oreille
Le
jardin est désert et muets, vers les
cours d’eau cachés
Ou
fleurit les roses et le pétunia il
n’entend rien bondir
Le
frisson de la faim creuse son flanc
Hérissé
sur soi même il tourne en grommelant ;
Contre
le sol rugueux il s’étire et se traîne
Flaire
le vent et étroit dentier qui conduit
plus loin
Et
se levant dans l’herbe avec un bâillement
Au
travers de la nuit miaulant tristement

Création
Jack |